Le mouvement des
Jeunes Radicaux rassemble les jeunes adhérents (18 - 30 ans) du Parti radical valoisien, parti politique actuellement associé à l'UMP.
La naissance des Jeunes Radicaux
Le terme Jeunes Radicaux apparaît pour la première fois en 1910, et semble avoir été lancé par Marc Sangnier, jeune pionnier de la démocratie chrétienne. Il utilise cette expression pour désigner les partisans de la politique dite d’apaisement menée par
Aristide Briand, appelant à l’inverse "Vieux Radicaux" ses adversaires "combistes" (anticléricaux = de choc). Mais très vite, l’étiquette jeune radicale sera réservée à deux groupes distincts de militants et de publicistes. De ces deux courants, seul le premier justifiera l’appellation de "Jeunes Radicaux" : il s’agit d’un groupe de jeunes intellectuels, dont le normalien Yvon Delbos, rassemblés dans l’hebdomadaire Les droits de l’homme, et dominés par la personnalité de Paul Hyacinthe Loyson. Ils finiront en effet par rejoindre le
Parti radical né quelques années plus tôt (1901), alors que le premier groupe, des "jeunes briandistes de gauche" dominés par Étienne Antonelli et Léon Vannoz (ancien membre du Parti), s’en écartera, écoeuré par la montée des "profiteurs". Le jugement de Loyson sur le Parti radical est pourtant sans concession : c’est selon lui un parti sans démocratie interne, « une douzaine de grands Lamas, plus inaccessibles pour nous que ceux du Tibet, font à leur gré (…) notre bonheur ou notre malheur ». Ils finiront néanmoins par se "convertir" et par entrer au Parti, encouragés par quelques personnalités comme Fernand Buisson ou
Édouard Herriot.
Les Jeunes Radicaux se feront fortement remarquer. Leur tête de proue est bien sûr le jeune Pierre Mendès France (PMF). Il adhéra au Parti radical, séduit en 1923 par Herriot lors d’un meeting à la Mutualité, et attiré par les thèmes de la justice sociale, de la sécurité internationale, etc. Bachelier à 15 ans, docteur en droit à 21 ans tout en suivant des cours en parallèle à Sciences Po, franc-maçon à 22 ans, il est l’un des fondateurs en 1924 de la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste (LAURS), dont il deviendra président quatre ans plus tard. Il est élu député de Louviers (Normandie) à 25 ans, puis maire de cette même ville à 28 ans (1935), et enfin conseiller général de l’Eure à 30 ans. Une carrière donc fulgurante… C’est lui qui mènera les fameux "Jeunes Turcs" , encore appelés "Jeunes Radicaux" ou "Jeunes équipes radicales", dans la frange la plus à gauche du Parti. Parmi eux, nous retrouvons aussi Gaston Monnerville (futur président du Sénat), Jacques Kayser, Gaston Bergery, Jean Zay (jeune ministre de l’éducation nationale sous le Front Populaire), Pierre Cot, Jean Moulin (chef de cabinet de Pierre Cot pendant un moment), Emile Roche et d’autres, tous promis à un brillant avenir. Tous ne sont pas forcément "jeunes" (génération 1900s), mais tous veulent faire revivre le radicalisme . En 1934, PMF signe avec Pierre Cot et Jean Zay l’adresse des Jeunes Radicaux au pays républicain" qui dénonce les errements du Parti radical et la montée du péril de l’extrême droite… Il n’hésite pas non plus à attaquer Herriot, président du Parti, au congrès du Parti de Clermont-Ferrand (mai 1934), soutient Edouard Daladier ainsi que la stratégie du Front Populaire (1936) d’alliance avec les socialistes. Néanmoins, si le mouvement fut composé de brillantes personnalités, on ne peut pas dire que son audience fut particulièrement significative : elle s’arrêta en effet aux cercles intellectuels et politiques de la capitale.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le radicalisme est donné pour mort et essuie de cuisants échecs électoraux. Néanmoins, aussi paradoxal cela soit-il, c’est à ce moment même que le vieux Parti attire à lui de jeunes résistants souvent issus de la haute fonction publique et intéressés par une carrière politique : Maurice Bourgès-Maunory, Michel Debré, Jacques Chaban-Delmas ou encore Félix Gaillard, tous des « jeunes loups » qui feront de brillantes carrières sans pour autant oublier leur origines radicales. Plus tard, l’arrivée de PMF à la présidence du Parti (1955) entraîne une grande vague d’adhésions. L’afflux des jeunes explique d’ailleurs la création des ‘Jeunesses Radicales’ : « Il y a eu des jeunes mendésistes et c’est bien la seule époque de l’histoire du radicalisme où les Jeunes Radicaux ont été vraiment nombreux » (Jean Touchard).
Après la démission de PMF du parti, en 1957, et l’arrivée du Général de Gaulle au pouvoir en 1958, les années 1960 sont pour le Parti Radical des années noires, et il faudra attendre l’arrivée de Jean-Jacques Servan-Schreiber (JJSS), un ancien jeune mendésiste, à la présidence du Parti en 1969 pour revoir un afflux de jeunes. C’est néanmoins aussi l’époque de la scission avec les radicaux de gauche (1973), et de la création de l’UDF (1978). JJSS, éphémère ministre des réformes de VGE, finit cependant par se retirer du Parti à son tour, en 1979, refusant de s’associer à la liste UDF aux élections européennes. Finalement, une seule chose sortira de bon de la période des années 70 : la création du LYMEC (fédération européenne des jeunesses libérales et radicales) en 1976, qui intégrait à l’époque JR et JRG.
Composition du Bureau National des Jeunes Radicaux
(en date du 07/05/08)
- Présidente : Annabelle Ferry
- Vice-Président : Arnaud Murgia
- Vice-Président : Antoine Mougenot
- Secrétaire Général : Hervé Divet
- Porte-Parole : Stéphane Fradet
- Trésorier National : Jonathan Blum
- Délégué aux événements nationaux : Fabrice Rallo
- Délégué à la vie militante : Warren Azema
- Délégué aux élections locales : Alexis Taugé
Histoire récente
La re-naissance des "Jeunes radicaux" dans les années 80-90
L’histoire récente du mouvement est plus connue. Après le passage à vide du Parti Radical des années 1980, laissant le haut du pavé au MRG, des membres du Parti Radical tentent d'organiser un mouvement jeunes, qui se heurte à une certaine méfiance en interne. En septembre 1988 se crée à Nancy, à l'initiative de
Laurent Hénart (benjamin du gouvernement Raffarin, redevenu député), le ‘Courant de la Jeunesse Radicale’. Le mouvement couvre toute la moitié de la France, tout en demeurant totalement indépendant du Parti Radical. En 1988 aussi, le Parti Radical Valoisien crée son propre mouvement de jeunes, MAJEUR (Mouvement Autonome des Jeunes Radicaux). Il faudra attendre décembre 1991 pour qu’un processus de fusion des deux mouvements s’amorce, sous le patronage de
Yves Galland. Et le 10 avril 1992, l'unification se produit avec la naissance du mouvement "Les Jeunes Radicaux", désormais seul mouvement de jeunes officiel du Parti. Le congrès du
LYMEC de 1992 est d’ailleurs organisé à Paris, et deux ans plus tard (1994), un jeune Radical de gauche est même élu président du
LYMEC (Jean-Bernard Ruggieri).
Les présidences de Laurent Hénart et Pascal Louap (1994 - 2002)
Laurent Hénart, alors président de la fédération de Lorraine, consolidera le mouvement durant sa présidence (1994-1998), avant que Pascal Louap, alors président de la fédération d’Île-de-France, ne s’empare de la présidence à son tour en juin 1998, donnant au mouvement un nouvel élan mais les échéances électorales de 1997 l'ont laissé exsangue.
La présidence de Carole Stromboni et la suspension du mouvement (2003 - 2005)
Lorsque fin janvier 2003, Carole Stromboni, ancienne présidente de la fédération de Paris, est élue à la présidence nationale, le mouvement est mal en point, suite au départ de l’UDF et à ses difficultés internes. Épaulée par un bureau dynamisé, Carole Stromboni remet le mouvement sur pied en procédant à une réorganisation importante : nouveau site Internet, nouveau logo, nouveau slogan (« Aux Racines de la République »), nouveaux statuts, refonte du programme du mouvement, réorganisation matricielle de l'association, réactivation des liens internationaux (
LYMEC), etc.
Son équipe est suspendue au début de l'année 2005, et un standby décrété pour un an… mettant en exergue les difficultés de gestion d'un mouvement de jeunes indépendant.
La contribution des Jeunes Radicaux au Projet Radical (piloté par le sénateur-maire de Saint-Etienne Michel Thiollière) commence à la fin du mandat du Bureau National présidé par Carole STROMBONI. En effet, sur les 11 pôles de réflexion du Projet, 4 sont dirigés par des Jeunes Radicaux.
Quant aux Fédérations des Jeunes Radicaux, elles sont alors confondues avec les eurocirconscriptions régionales (exemple : l'eurocirconscription Nord-Ouest, couvrant les dix départements des régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie et Basse-Normandie, est la Fédération Normandie-Flandre).
La réfondation autour de la présidence d'Annabelle Ferry et Arnaud Murgia (2006 - 2007)
Depuis une nouvelle équipe à été élue en janvier 2006 avec à la tête des Jeunes Radicaux, maintenant totalement rattachés au Parti Radical, Annabelle Ferry et Arnaud Murgia Co-Présidents du mouvement. A noter sous leur mandat:
La création de fédérations départementales de jeunes à la place des fédérations régionales.
La contribution des Jeunes Radicaux au projet du parti radical.
La présidence d'Annabelle Ferry (2007 - ...)
En novembre 2007, la liste unique d'Annabelle Ferry est élue, portant cette dernière à la tête du mouvement. Le Bureau National des Jeunes Radicaux s'est vu fin 2007 et début 2008 largement remanié avec notamment la création d'un bureau NTIC, et de diverses commissions.
Aux municipales de Mars 2008, 17 jeunes radicaux se trouvant sur les listes UMP ont étés élus. Les contacts avec les différents mouvements de jeunesse centriste se font de plus en plus nombreux, et la réintégration au LYMEC est à l'ordre du jour.
Les Jeunes Radicaux comptent aujourd'hui plus de 2 000 membres (environ 20% des adhérents du Parti Radical), répartis en 35 fédérations.
Liens externes
Notes et références